Fermez et indemnisez-nous !
Communiqué de presse officiel du Bateau El Alamein, Port de la gare, Paris 13ème
Le Port de la gare qui historiquement se définit "à vocation culturelle", a tristement perdu depuis trop longtemps tout vestige de cette connotation.
Il y aurait beaucoup - peut-être trop - à dire sur les changements - pour ne pas dire les
bouleversements - dont ont été victimes les différents établissements promouvant la culture et l'art dans le 13ème arrondissement de Paris.
Pour introduire ce communiqué, tout d’abord, il nous semble opportun de citer la Constitution, loi fondamentale qui se situe au sommet du système juridique de l’Etat français.
Le préambule de la Constitution du 27 octobre 1946 (actuellement toujours en vigueur) dispose que la nation garantit à l'enfant et à l'adulte un égal accès à l'instruction, à la formation professionnelle et à la culture.
D'un point de vue juridique, cet article non seulement reconnaît l'importance et le caractère essentiel du droit au libre accès à la culture, mais le consacre également au rang de droit fondamental, protégé constitutionnellement.
Cependant, il est malheureusement regrettable de constater que l'administration chargée à la fois de garantir la sécurité nécessaire et de gérer les institutions culturelles, semble nécessiter une révision substantielle en matière de droit...
En effet, en raison des innombrables mesures préjudiciables prises tant par l'administration
portuaire que par la Préfecture de Paris, la situation d’une petite salle comme le El Alamein qui, depuis des décennies, promeut la culture en accomplissant un travail d'utilité publique, est devenue - à l’heure actuelle- insoutenable.
En effet, cet établissement à vocation culturelle est aujourd'hui confronté à de multiples défis, pour ne pas dire obstacles, qui l’empêchent de poursuivre son activité sans subir de pertes substantielles ou sans être contraint de restreindre son personnel à cause d’absence de recettes.
Tout d’abord, la nouvelle convention du domaine public qui s’apparente désormais à un contrat de privatisation et engage le Port et le Bateau El Alamein, prévoit une augmentation de 50 % de la taxe portuaire, portant ainsi la somme à des centaines de milliers d'euros par an exigés de l’établissement.
Par ailleurs, il nous semble important de mentionner que les procédures entourant la signature de cette convention sembleraient fréquemment intégrer le cas d’espèce d'abus de position dominante, avec une pression significative exercée par le Port et une impossibilité pour la structure de faire valoir ses propres objections.
Aussi, on nous annonce à ce jour la décision de la Préfecture d'obliger toute personne transitant ou souhaitant transiter sur les quais, à être en possession d'un QR code généré plusieurs jours à l'avance et en transmettant des données sensibles, telles que le téléchargement de sa pièce d'identité. Depuis 2 semaines, de nombreux refus nous ont valu de nombreuses annulations de réservations, ainsi que d'événements musicaux prévus à cette période.
C'est pourquoi nous, établissement situé sur un quai supposé à "vocation culturelle", nous sommes obligés de vous demander : comment devons-nous faire ?
Comment un client qui veut aller boire un verre peut-il être obligé de générer un QR code plusieurs jours à l'avance ?
Comment pouvons-nous continuer à organiser des concerts et des activités culturelles si les artistes eux-mêmes, une fois qu'ils ont pris connaissance des conditions si défavorables tant pour les professionnels que pour le public, refusent de se produire sur notre Bateau ?
Enfin, comment pouvons-nous travailler dans des conditions aussi hostiles, précisément pendant la saison estivale, qui représente habituellement une majeure partie de nos revenus annuels, ainsi qu'une énorme dépense d'argent, tant pour l'installation de la terrasse saisonnière que pour l'embauche d'une masse salariale beaucoup plus importante ?
C'est pourquoi nous réclamons - et à juste titre - que durant la semaine du 18 au 25 juillet 2024, notre établissements (et peut-être nos voisins et collègues) soit fermé et que les exploitants de ces structures soient indemnisés pour les dizaines de milliers d'euros qui seront perdus en raison des nuisances occasionnées par les mesures mises en place.
L'EQUIPE DU BATEAU EL ALAMEIN